Entrepreneur camerounais consultant un portail fiscal en ligne sur la fiscalité numérique, avec la carte du Cameroun et les logos de META, TikTok et YouTube en arrière-plan

Fiscalité du numérique au Cameroun : Portée et enjeux de l’article 23 bis de la Loi de finances pour l’exercice 2026

La Loi de finances pour l’exercice 2026 a introduit, à travers son article 23 bis, un dispositif inédit visant les entreprises non résidentes du secteur numérique disposant d’une présence économique significative au Cameroun.

Cette réforme s’inscrit dans une dynamique internationale d’adaptation du droit fiscal aux mutations de l’économie numérique. Elle appelle toutefois une lecture nuancée, tenant compte à la fois de son ambition juridique, de sa portée réelle, et de ses limites économiques dans le contexte camerounais.

1. Une évolution du fondement de l’imposition : au-delà de l’établissement stable

Le droit fiscal camerounais, à l’instar des standards classiques, fonde l’imposition à l’impôt sur les sociétés sur l’existence d’un établissement stable.

L’article 23 bis de la Loi de finances 2026 marque une évolution importante en consacrant le critère de la présence économique significative, permettant à l’État camerounais de revendiquer un droit d’imposition sur la valeur économique créée à partir de son marché, indépendamment de toute implantation matérielle.

2. Les entreprises potentiellement concernées par le dispositif

Le texte vise les entreprises :

  • exerçant des activités relevant du secteur numérique ;
  • non résidentes au Cameroun ;
  • réalisant des opérations génératrices de chiffre d’affaires à partir du territoire camerounais ;
  • susceptibles d’être regardées comme disposant d’une présence économique significative.

À ce titre, et à titre purement illustratif, certaines grandes plateformes internationales telles que META, TikTok ou YouTube pourraient, sur le plan juridique, entrer dans le champ d’application du dispositif, sous réserve de l’appréciation concrète des critères à venir.

3. La notion clé de présence économique significative : une appréciation encore attendue

La présence économique significative constitue le cœur du mécanisme instauré par l’article 23 bis.
Elle suppose l’existence d’une substance économique réelle, traduisant une participation durable et significative à l’économie camerounaise.

Toutefois, dans le contexte actuel :

  • le marché de la publicité numérique au Cameroun demeure relativement limité ;
  • les budgets publicitaires locaux restent faibles ;
  • les revenus publicitaires effectivement générés par certaines plateformes internationales sur le territoire camerounais peuvent être marginaux.

Ainsi, la simple accessibilité d’un service numérique depuis le Cameroun ou l’existence d’une audience locale ne suffisent pas, en elles-mêmes, à caractériser une présence économique significative.

4. Une interrogation légitime : une anticipation normative ?

L’introduction de l’article 23 bis soulève une interrogation juridique légitime :
le législateur n’a-t-il pas anticipé avant que le marché numérique local n’atteigne un niveau de maturité suffisant ?

En effet, le principe d’imposition est posé alors même que :

  • les critères précis de la présence économique significative restent à définir ;
  • la capacité contributive réelle de certains acteurs numériques sur le marché camerounais demeure limitée à ce stade.

Cette approche traduit néanmoins une volonté stratégique d’anticipation et de structuration du cadre fiscal.

5. Les obligations fiscales instituées par l’article 23 bis

Les entreprises entrant dans le champ du dispositif sont tenues de :

  • auto-liquider l’impôt sur les sociétés dû ;
  • procéder à une télé-déclaration ;
  • déposer une déclaration mensuelle du chiffre d’affaires brut réalisé au Cameroun ;
  • effectuer le paiement de l’impôt correspondant au plus tard le 15 du mois suivant.

Le recours au chiffre d’affaires brut comme assiette vise à simplifier le contrôle fiscal et à limiter les possibilités d’optimisation.

6. Exemple illustratif

Une plateforme numérique étrangère propose des services et diffuse de la publicité accessibles depuis le Cameroun, sans disposer d’implantation physique locale.

Si :

  • les campagnes publicitaires sont ciblées spécifiquement vers des utilisateurs situés au Cameroun ;
  • les annonceurs rémunèrent la plateforme pour atteindre cette audience ;
  • et que le chiffre d’affaires ainsi généré devient économiquement significatif,

alors cette entreprise pourrait être regardée comme disposant d’une présence économique significative au Cameroun, au sens de l’article 23 bis de la Loi de finances 2026.

À l’inverse, si les revenus liés au marché camerounais demeurent faibles ou accessoires, l’assujettissement effectif dépendra des seuils et critères qui seront fixés par voie réglementaire.

7. Un dispositif à portée stratégique et prospective

Au-delà de son rendement fiscal immédiat, l’article 23 bis poursuit plusieurs objectifs :

  • affirmer la souveraineté fiscale du Cameroun ;
  • anticiper la croissance future de l’économie numérique ;
  • aligner le cadre juridique national sur les pratiques internationales ;
  • préparer l’administration fiscale à l’évolution des modèles économiques dématérialisés.

L’article 23 bis de la Loi de finances pour l’exercice 2026 constitue une avancée notable en matière de fiscalité du numérique au Cameroun, en posant le principe de l’imposition des entreprises numériques étrangères sur la base de leur présence économique.

Toutefois, la mise en œuvre effective de ce dispositif demeure conditionnée à la publication du texte d’application du Ministre des Finances, appelé à préciser les critères objectifs de la présence économique significative, notamment les seuils de chiffre d’affaires et les modalités de détermination des revenus localisés.

Cette réforme s’inscrit enfin dans un ensemble plus large d’innovations introduites par la Loi de finances 2026, lesquelles traduisent la volonté du législateur d’adapter durablement le système fiscal camerounais aux nouvelles réalités économiques.

Évolution de l’Impôt Général Synthétique au Cameroun entre 2025 et 2026

Impôt Général Synthétique : de la réforme 2025 à la structuration renforcée en 2026

Ce qui a vraiment changé pour les PME camerounaises

L’Impôt Général Synthétique (IGS) a fait son entrée dans le paysage fiscal camerounais avec la Loi de finances 2025, dans un contexte de simplification et de lutte contre l’informalité. Un an plus tard, la Loi de finances 2026 ne se contente plus d’annoncer le régime : elle le stabilise, l’encadre juridiquement et en renforce les exigences.

L’évolution entre 2025 et 2026 marque ainsi le passage d’un régime de transition à un régime fiscal pleinement structuré.

1. En 2025 : un impôt de simplification et de bascule

La réforme de 2025 avait un objectif clair :
👉 remplacer des régimes devenus peu lisibles (impôt libératoire et régime simplifié) par un impôt unique, plus facile à comprendre et à administrer.

L’IGS 2025 se caractérisait par :

  • une logique essentiellement basée sur le chiffre d’affaires,
  • des paiements trimestriels, perçus comme un allègement par rapport aux obligations antérieures,
  • une communication orientée vers la simplicité et l’accessibilité pour les petites entreprises.

À ce stade, l’IGS apparaissait surtout comme un outil de normalisation fiscale, destiné à intégrer progressivement les PME informelles dans le circuit fiscal sans les brusquer.

2. En 2026 : une consécration juridique claire

La Loi de finances 2026 marque un tournant important.
L’IGS n’est plus présenté comme une simple alternative : il est juridiquement consacré comme un impôt unique et libératoire.

Cette consécration apporte plusieurs clarifications majeures :

  • confirmation explicite de la substitution à la patente, à la TVA et à l’IRPP/BIC-BNC-BA,
  • rappel ferme que le caractère libératoire n’efface pas toutes les obligations fiscales, notamment les retenues à la source, les taxes de services et les charges sociales.

👉 Là où 2025 rassurait, 2026 encadre.

3. Une définition plus rigoureuse des contribuables concernés

En 2025, le discours était volontairement simplifié :
moins de 50 millions FCFA de chiffre d’affaires, hors régime du réel.

En 2026, la loi introduit une lecture plus technique et plus sécurisée :

  • distinction claire entre activités commerciales/agropastorales et professions libérales,
  • mécanisme de reclassement automatique en cas de dépassement des seuils,
  • période probatoire de deux exercices avant un éventuel retour à l’IGS.

Cette évolution vise à réduire les comportements opportunistes et à stabiliser la catégorisation fiscale des entreprises.

4. Des obligations déclaratives et de paiement mieux formalisées

Alors que 2025 mettait l’accent sur la périodicité trimestrielle comme avantage,
2026 vient préciser :

  • les délais légaux stricts de déclaration annuelle,
  • la possibilité encadrée de paiements trimestriels sur option,
  • l’exigence de déclarations électroniques conformes.

L’IGS cesse ainsi d’être perçu comme un régime « souple » pour devenir un régime simple mais discipliné.

5. La comptabilité : le vrai changement de philosophie

C’est probablement l’évolution la plus significative.

En 2025, la tenue d’une comptabilité était présentée comme une bonne pratique recommandée.
En 2026, elle devient une obligation légale dès lors que le chiffre d’affaires atteint 10 millions FCFA.

La référence explicite au système minimal de trésorerie OHADA et à la DSF obligatoire traduit un message clair de l’administration :

simplification fiscale ne signifie plus absence de traçabilité.

6. Le rôle renforcé des Centres de Gestion Agréés

Si les CGA étaient déjà mis en avant en 2025 comme un levier d’avantages fiscaux,
la Loi de finances 2026 en fait de véritables partenaires de conformité.

Les abattements fiscaux, la gestion des précomptes, la limitation des contrôles sur place et les pénalités de bonne foi repositionnent les CGA comme :

  • un outil de sécurisation fiscale,
  • un accompagnement structurant,
  • et un filet de protection pour les PME relevant de l’IGS.

Conclusion : de la simplicité à la responsabilité fiscale

Entre 2025 et 2026, l’IGS a changé de nature.
Il est passé :

  • d’un régime pensé pour faciliter l’entrée dans la fiscalité,
  • à un régime conçu pour installer durablement les PME dans la conformité.

Pour les entreprises camerounaises, le message est sans ambiguïté :
👉 l’IGS reste simple, mais il exige désormais organisation, discipline et accompagnement professionnel.

Dans ce contexte, l’anticipation comptable et l’adhésion à un Centre de Gestion Agréé ne sont plus des options de confort, mais des choix stratégiques de pérennité.

Impôt Général sur le Chiffre d’Affaires (IGS) 2026

Impôt Général Synthétique (IGS) : ce que change réellement la Loi de finances 2026

La Loi de finances 2026 consacre et précise le régime de l’Impôt Général Synthétique (IGS), un dispositif central destiné à simplifier l’imposition des petites et moyennes activités économiques tout en renforçant la discipline déclarative et comptable. Les nouvelles dispositions clarifient son champ d’application, ses modalités de paiement, les obligations des contribuables et les avantages spécifiques liés à l’adhésion à un Centre de Gestion Agréé (CGA).

Cet article fait une lecture chronologique et pédagogique des principaux articles du Code Général des Impôts tels que modifiés ou confirmés par la Loi de finances 2026.

1. La consécration juridique de l’Impôt Général Synthétique

Article C 38 du Code Général des Impôts

L’article C 38 institue formellement l’Impôt Général Synthétique comme un impôt unique et libératoire. Il remplace plusieurs impositions majeures auxquelles étaient auparavant soumis les contribuables concernés.

L’IGS est libératoire du paiement de la patente, de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, ainsi que de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques au titre des Bénéfices Industriels et Commerciaux, des Bénéfices Agricoles et des Bénéfices Non Commerciaux. Cette approche vise à simplifier l’environnement fiscal des petites activités économiques en concentrant la charge fiscale dans un seul impôt.

Toutefois, la loi précise que ce caractère libératoire n’exonère pas totalement le contribuable de certaines obligations. Les personnes relevant de l’IGS demeurent assujetties aux taxes et redevances de services, aux contributions des licences, aux retenues à la source opérées par les entités habilitées, ainsi qu’aux charges fiscales et patronales sur les salaires versés à leur personnel.

Enfin, l’article C 38 rappelle que les contribuables à l’IGS restent soumis à l’obligation déclarative annuelle prévue par l’article 74 du CGI. Les acomptes d’impôt prélevés à la source sur leurs facturations sont imputables sur l’impôt dû au titre de l’année suivante, ce qui renforce la logique de suivi fiscal même dans un régime simplifié.

2. Les contribuables concernés par le régime de l’IGS

Article C 39 du Code Général des Impôts

L’article C 39 définit précisément le champ d’application du régime de l’Impôt Général Synthétique en fonction du chiffre d’affaires annuel hors taxes.

Relèvent du régime de l’IGS les contribuables exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale ou agropastorale lorsque leur chiffre d’affaires n’excède pas cinquante millions de francs CFA. Pour les professions libérales, le seuil est fixé à trente millions de francs CFA.

La loi introduit une règle de reclassement automatique. Tout dépassement de ces seuils au cours d’un exercice fiscal entraîne le passage d’office au régime du réel. À l’inverse, lorsqu’un contribuable relevant du régime du réel voit son chiffre d’affaires devenir inférieur aux seuils de l’IGS, il est maintenu au réel pendant une période probatoire de deux exercices fiscaux. Ce n’est qu’au terme de cette période, si le chiffre d’affaires reste inférieur aux seuils, qu’il peut être reclassé au régime de l’IGS.

L’article C 39 apporte également une précision importante en cas d’activités multiples. Seul le chiffre d’affaires afférent aux activités éligibles à l’IGS est pris en compte pour apprécier le respect des seuils, ce qui évite des exclusions injustifiées.

3. Les modalités de déclaration et de paiement de l’IGS

Article C 41 du Code Général des Impôts

L’article C 41 encadre les obligations déclaratives et les modalités de paiement de l’Impôt Général Synthétique.

Tout contribuable assujetti à l’IGS est tenu de souscrire, au plus tard le 15 avril de chaque année, une déclaration détaillée des revenus perçus au cours de l’année fiscale précédente auprès du Centre des Impôts territorialement compétent. Cette déclaration donne lieu à un accusé de réception, renforçant la traçabilité administrative.

En principe, l’impôt est acquitté en un seul versement au moment du dépôt de la déclaration annuelle. Toutefois, la Loi de finances 2026 introduit une flexibilité importante en permettant au contribuable d’opter pour un régime de paiements trimestriels. Dans ce cas, l’impôt est réglé dans les quinze jours suivant la fin de chaque trimestre, sur la base d’une déclaration électronique conforme au modèle prescrit par l’administration fiscale.

Cette disposition traduit une volonté de modernisation et d’adaptation aux réalités de trésorerie des petites entreprises.

4. Les obligations comptables et statistiques des contribuables à l’IGS

Article C 44 du Code Général des Impôts

Contrairement à une idée largement répandue, le régime de l’IGS n’exonère pas totalement de la tenue d’une comptabilité.

L’article C 44 impose aux contribuables relevant de l’IGS et réalisant un chiffre d’affaires égal ou supérieur à dix millions de francs CFA de tenir une comptabilité conforme au système minimal de trésorerie prévu par l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit comptable et à l’information financière.

Les éléments comptables ainsi produits doivent être présentés à toute réquisition des services fiscaux. En outre, ces contribuables sont également tenus de souscrire une Déclaration Statistique et Fiscale au plus tard le 15 mai de chaque année.

Cette disposition marque un tournant important. Même sous un régime simplifié, l’exigence de traçabilité comptable devient une condition essentielle de conformité fiscale.

5. Les avantages fiscaux liés à l’adhésion à un Centre de Gestion Agréé

Article 119 du Code Général des Impôts

L’article 119 consacre le rôle stratégique des Centres de Gestion Agréés dans l’encadrement des contribuables à l’IGS et au régime réel.

Les adhérents aux CGA bénéficient d’un abattement de cinquante pour cent sur le bénéfice fiscal déclaré, sans que l’impôt dû soit inférieur au minimum de perception prévu par le Code. Pour les contribuables relevant du régime de l’IGS, cet abattement s’applique directement sur le montant de l’impôt général synthétique annuel.

Ils bénéficient également d’un abattement de cinquante pour cent sur la base de calcul du précompte sur achats des distributeurs lorsque les achats sont effectués auprès de producteurs ou de distributeurs grossistes agréés. Le précompte ainsi acquitté constitue le minimum de perception. Pour les contribuables à l’IGS, ce précompte est imputable sur l’impôt dû au titre du trimestre suivant.

L’article 119 prévoit en outre une dispense de contrôles fiscaux sur place pour la période non prescrite lorsque l’adhésion au CGA est intervenue avant le 31 décembre 2016, ainsi que l’application des pénalités de bonne foi pour les contrôles couvrant la période postérieure à l’adhésion.

Enfin, la loi accorde des avantages spécifiques aux promoteurs de CGA justifiant d’au moins cent adhérents actifs. Ceux-ci bénéficient d’un abattement de cinquante pour cent sur l’impôt sur les sociétés ou sur l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour la part des revenus tirés des activités des CGA, ainsi que d’une exemption des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux personnels employés par les CGA.

Conclusion : l’IGS en 2026, un régime simplifié mais structuré

La Loi de finances 2026 confirme que l’Impôt Général Synthétique n’est plus un régime approximatif ou informel. Il s’agit désormais d’un cadre fiscal structuré, assorti d’obligations déclaratives, comptables et statistiques claires, mais aussi d’avantages significatifs pour les contribuables bien accompagnés.

Dans ce contexte, les Centres de Gestion Agréés apparaissent comme des acteurs clés de sécurisation fiscale, de discipline comptable et de prévention des redressements. Pour les contribuables relevant de l’IGS, l’adhésion à un CGA n’est plus seulement un avantage fiscal, mais un véritable outil de conformité et de pérennité.

Précompte sur loyers 2026 au Cameroun : taux réduit 10 %, nouveaux critères d’exemption et exemple de loyer 200 000 FCFA

Précompte sur Loyers 2026 : Baisse du Taux et Nouveaux Critères d’Exemption

Le précompte sur loyers est un mécanisme fiscal essentiel permettant à l’État de percevoir une avance sur l’impôt que le bailleur doit payer sur ses revenus fonciers. Même s’il est payé par le locataire, l’impôt final reste à la charge du bailleur.

La loi de finances 2026 apporte des changements majeurs pour simplifier et harmoniser la fiscalité des loyers. Pour un rappel complet du fonctionnement avant 2026, consultez notre article 2025 sur le précompte sur loyers.

1. Rappel du fonctionnement avant 2026

Avant 2026, le précompte sur loyers était calculé à un taux de 15 % sur les loyers versés. Le locataire devait retenir cette somme et la reverser au fisc au plus tard le 15 du mois suivant le paiement. Le bailleur, quant à lui, déclarait les loyers perçus et déduisait le précompte versé pour calculer l’impôt final sur ses revenus fonciers.

Exemple 2025 :
Pour un loyer de 200 000 FCFA, le locataire retenait 30 000 FCFA (15 %) à verser au fisc. Ce montant constituait une avance sur l’impôt final du bailleur.

2. Innovations fiscales 2026

En 2026, l’article 87 du Code Général des Impôts a été modifié pour réduire le taux du précompte sur loyers et clarifier les exemptions. Le taux est passé de 15 % à 10 %, aligné sur le taux libératoire de l’impôt foncier dû par les particuliers. Cette mesure permet de réduire la charge fiscale sur les revenus fonciers et de faciliter la gestion pour les locataires et les bailleurs.

Les nouveaux critères d’exemption concernent :

  • Les contribuables habilités par le MINFI à effectuer des retenues à la source.
  • Les contribuables relevant de l’IGS versant un loyer à une entreprise au régime réel.

L’objectif est d’harmoniser et simplifier la fiscalité des loyers tout en rendant la mesure plus efficace.

3. Exemple concret : ce qui change en 2026

AnnéeTaux de précompteMontant retenuCommentaire
202515 %30 000 FCFAAncien taux appliqué
202610 %20 000 FCFANouveau taux réduit, aligné sur l’impôt libératoire

Avec ce changement, le locataire verse moins, et le bailleur bénéficie d’une avance fiscale ajustée. Les exemptions permettent également de simplifier la gestion et d’éviter des retenues inutiles.

4. Conseils pratiques pour locataires et bailleurs

Pour le locataire, il est important d’appliquer le nouveau taux de 10 %, de vérifier l’éligibilité des loyers aux exemptions et de respecter les délais de versement pour éviter les pénalités.

Pour le bailleur, il faut déclarer correctement les loyers perçus et le précompte versé, ajuster la déclaration selon les exemptions applicables et conserver les justificatifs pour la régularisation annuelle de l’impôt.

5. Clôture : Innovations de la loi de finances 2026

Les changements majeurs introduits en 2026 sont :

  • Taux réduit du précompte sur loyers de 15 % à 10 %.
  • Clarification des exemptions pour le MINFI et l’IGS, et pour les loyers versés à des entreprises au régime réel.
  • Objectif global : harmoniser et simplifier la fiscalité des loyers tout en améliorant l’efficacité du recouvrement.

Ces nouveautés facilitent la gestion pour les locataires et bailleurs, tout en assurant une collecte efficace pour l’administration fiscale.

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Taxe foncière au Cameroun – changements Loi de finances 2026

Loi de finances 2026 : ce qui change pour la taxe foncière au Cameroun

La taxe foncière est un impôt que tous les propriétaires de biens immobiliers au Cameroun connaissent bien. Jusqu’en 2025, elle était simple : un taux unique de 0,1 % s’appliquait sur la valeur locative cadastrale de tout bien immobilier, qu’il soit bâti ou non bâti. Peu importe que vous possédiez une petite maison ou un vaste patrimoine immobilier, le calcul restait le même. Si vous souhaitez comprendre en détail le fonctionnement de la taxe foncière avant 2026, vous pouvez consulter notre article complet : La Taxe Foncière au Cameroun : Ce que tout Propriétaire doit savoir.

Avec la Loi de finances 2026, la situation change. L’article C 53 de la loi de Finance de 2026 introduit une réforme majeure : la taxe foncière devient progressive pour les contribuables possédant un patrimoine immobilier important. Le taux de base de 0,1 % est maintenu pour les petites propriétés, mais au-delà de 500 millions FCFA, un barème progressif s’applique : 0,2 % pour les biens entre 500 millions et 1 milliard, et 0,3 % au-delà de 1 milliard.

Exemple pratique : comprendre la différence avant / après 2026

Imaginons un propriétaire qui détient trois immeubles et deux terrains, pour une valeur totale de 1,2 milliard FCFA.

  • Avant 2026 : taux unique de 0,1 % → taxe due : 1,2 million FCFA
  • Après 2026 (barème progressif) :
    • 0–500 millions → 0,1 % = 500 000 FCFA
    • 500 millions – 1 000 millions → 0,2 % = 1 000 000 FCFA
    • au-delà de 1 000 millions → 0,3 % = 600 000 FCFA

Total après réforme : 2,1 millions FCFA

➡️ La différence est significative et montre clairement l’effet de la progressivité pour les grands patrimoines.

Cette illustration permet de comprendre pourquoi il est désormais crucial de déclarer l’ensemble de ses biens immobiliers et de maîtriser son patrimoine foncier, afin de rester en conformité et d’anticiper les charges fiscales.

Pourquoi cette réforme est importante

La réforme de la taxe foncière ne se limite pas à un ajustement des taux : elle s’inscrit dans une stratégie de meilleure gestion fiscale et transparence. En croisant la déclaration des revenus des particuliers avec le patrimoine immobilier, l’État peut mieux contrôler les impôts qui échappaient auparavant à l’assiette fiscale.

Pour les propriétaires, c’est l’occasion de prendre une approche proactive de la gestion de leur patrimoine et de se faire accompagner par un expert-comptable pour optimiser la déclaration et anticiper les nouvelles obligations.

Conclusion

La réforme de la taxe foncière avec la Loi de finances 2026 maintient la simplicité pour les petits propriétaires tout en introduisant plus de justice fiscale pour les grands patrimoines. L’exemple pratique ci-dessus illustre parfaitement la différence avant et après la réforme et montre l’importance de préparer sa déclaration foncière de manière complète et anticipée.

Pour découvrir toutes les innovations introduites par la Loi de finances 2026, notamment en matière de fiscalité locale et de patrimoine immobilier, consultez notre article dédié : Les innovations de la Loi de finances 2026 au Cameroun.

Illustration représentant les innovations de la Loi de Finances 2026 au Cameroun, avec des symboles de fiscalité, de modernisation et de réforme du système fiscal.

Les innovations majeures de la Loi de Finances 2026 : ce qui change pour les contribuables

La Loi de Finances 2026 s’inscrit dans une dynamique de modernisation profonde du système fiscal camerounais. Face à un objectif de mobilisation des recettes porté à 3 600 milliards FCFA, contre 3 200 milliards FCFA en 2025, le législateur a introduit un ensemble de mesures nouvelles visant à améliorer le climat des affaires, élargir l’assiette fiscale, sécuriser les recettes, promouvoir le civisme fiscal, lutter contre la fraude, soutenir les populations et accompagner la transition écologique.

Cet article présente les principales innovations de la Loi de Finances 2026, en mettant systématiquement en évidence leur base juridique et leurs impacts pratiques pour les entreprises et les particuliers.

I. Amélioration du climat des affaires

1. Incitations renforcées à l’emploi des jeunes diplômés

La Loi de Finances 2026 renforce les dispositifs fiscaux en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes, notamment par l’extension des avantages aux contrats d’alternance, l’instauration d’un crédit d’impôt insertion de 20 % des dépenses engagées et d’un crédit d’impôt mentorat.

Base juridique : articles 105 et 105 bis du CGI, tels que modifiés.

2. Allègement fiscal sur les revenus exceptionnels

L’abattement forfaitaire applicable aux revenus exceptionnels des personnes physiques est relevé de 25 % à 35 %, réduisant ainsi la base imposable de certaines primes et indemnités.

Base juridique : article 65 bis du CGI modifié.

3. Réforme du précompte sur loyers

Le taux du précompte sur loyers est abaissé de 15 % à 10 % et les critères d’exemption sont clarifiés afin d’harmoniser la fiscalité des loyers et d’en améliorer l’efficacité.

Base juridique : article 87 du CGI modifié.

4. Ajustements liés à la fiscalité locale et à l’IGS

La Loi de Finances 2026 clarifie le caractère libératoire de l’IGS, précise les conditions d’éligibilité au régime, aménage les obligations déclaratives et étend certains abattements aux membres des Centres de Gestion Agréés.

Base juridique : articles C38, C39, C41, C44 et C86 du CGI.

II. Élargissement de l’assiette fiscale

1. Fiscalité des entreprises numériques non-résidentes

Les opérateurs numériques étrangers réalisant des affaires au Cameroun sans établissement physique sont désormais assujettis à l’IS sur la base d’une présence économique significative.

Base juridique : articles 5 bis, 5 ter, 17 quater et 21(1)(f) du CGI.

2. Relèvement ciblé des droits d’accises

Les droits d’accises sont augmentés sur les vins et spiritueux haut de gamme, à l’exclusion de la bière, afin d’accroître les recettes sans pénaliser les produits de grande consommation.

Base juridique : article 142(8) du CGI modifié.

3. Introduction d’un taux réduit de TVA à 10 %

Certaines opérations immobilières à caractère social, auparavant exonérées, sont désormais soumises à un taux réduit de TVA de 10 %.

Base juridique : article 142 du CGI modifié.

III. Sécurisation des recettes fiscales

1. Taxation en temps réel

La Loi de Finances 2026 institue un dispositif de taxation en temps réel reposant sur la transmission instantanée des données de transaction à l’administration fiscale.

Base juridique : article L 8 sexies du CGI.

2. Renforcement des mécanismes de retenue à la source

De nouveaux précomptes sont instaurés, notamment dans les secteurs des télécommunications et des plateformes numériques, afin de sécuriser le recouvrement à la source.

Base juridique : articles 21 et 58 du CGI.

3. Assistance internationale au recouvrement

L’administration fiscale camerounaise peut désormais solliciter l’assistance d’administrations étrangères pour le recouvrement des créances fiscales.

Base juridique : article L 94 septies du LPF.

IV. Promotion du civisme fiscal

1. Obligation de déclaration préalable en cas de cessation d’activité

Les contribuables doivent désormais déclarer leur cessation d’activité trois mois à l’avance, afin de sécuriser le recouvrement des impôts dus.

Base juridique : articles 95, 95 bis, 96 du CGI et L 105 quater du LPF.

2. Renforcement des sanctions pour défaillance déclarative

De nouvelles amendes forfaitaires et graduées sont introduites en cas de défaut ou de retard de déclaration.

Base juridique : articles L 97 et L 99(4) du CGI.

3. Rapport de revue fiscale obligatoire pour les grandes entreprises

Les entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard FCFA doivent désormais annexer à leur DSF un rapport de revue fiscale établi par un conseil fiscal agréé.

Base juridique : article L 6 quater du CGI.

V. Lutte contre la fraude et l’évasion fiscales

La Loi de Finances 2026 renforce les pouvoirs de l’administration en matière de taxation d’office, sécurise juridiquement les agents des impôts et clarifie les règles applicables aux comptabilités informatisées.

Bases juridiques principales : articles L 30 bis, L 114 bis et L 125 quater du LPF.

VI. Soutien socio-économique et transition écologique

Des mesures fiscales ciblées sont introduites en faveur des personnes handicapées, du pouvoir d’achat (bouquets TV de base) et de la protection de l’environnement, notamment à travers l’instauration de taxes environnementales et des exonérations pour les véhicules au gaz naturel.

Bases juridiques : articles 124 quater à 124 octies, 142 du CGI, ainsi que les articles 149(2) et 228 septies du CGI.

Conclusion

La Loi de Finances 2026 marque un tournant structurant pour la fiscalité camerounaise. Elle combine des mesures d’incitation économique, un élargissement de l’assiette fiscale et un renforcement significatif des mécanismes de contrôle et de recouvrement. Pour les entreprises et les contribuables, une lecture attentive des nouvelles dispositions et une mise en conformité anticipée s’imposent afin de tirer parti des opportunités offertes tout en maîtrisant les nouveaux risques fiscaux.

Immatriculation CNPS Cameroun 2025 : employeur et salarié remplissant les formulaires d'inscription

Immatriculation à la CNPS : tout savoir sur la procédure pour les entreprises et les salariés au Cameroun (2025)

L’immatriculation est l’opération administrative par laquelle un employeur ou un travailleur est enregistré dans le fichier national de la CNPS. Cette inscription donne lieu à l’attribution d’un numéro matricule unique, conservé tout au long de la carrière professionnelle.

Tout employeur, quelle que soit la taille de son entreprise, doit s’immatriculer ainsi que chacun de ses salariés dans les 8 jours suivant leur embauche.
Cette démarche permet à la CNPS d’assurer le suivi des cotisations sociales et d’ouvrir aux travailleurs des droits à la couverture sociale : allocations familiales, pension de vieillesse, prestations de maternité, accidents du travail, etc.

Le non-respect de cette obligation expose l’entreprise à :

  • des sanctions administratives et financières,
  • la perte de certains avantages fiscaux,
  • et des risques réputationnels importants vis-à-vis de ses partenaires institutionnels.

2️⃣ Procédure d’immatriculation d’une entreprise à la CNPS

L’immatriculation d’un employeur est une démarche simple, mais encadrée.
Le dossier à constituer varie selon le type d’activité :

📘 Pour les employeurs de main-d’œuvre professionnelle :

  • Une demande d’immatriculation sur imprimé CNPS ;
  • Une photocopie du registre de commerce ou des statuts ;
  • La patente en cours de validité ;
  • La carte contribuable ;
  • Le plan de localisation de l’entreprise ;
  • Et la liste du personnel.

🏠 Pour les employeurs de main-d’œuvre domestique :

  • Une demande d’immatriculation ;
  • Une photocopie de la Carte Nationale d’Identité ou de la carte de séjour ;
  • Le plan de localisation ;
  • Et la liste du personnel.

💡 Bon à savoir :
Un dossier complet est traité en 15 minutes maximum selon la note de service n°067 du 20 avril 2016 de la CNPS.

🌐 Téléimmatriculation

L’immatriculation peut désormais se faire en ligne via le site officiel www.cnps.cm.
Il s’agit d’une pré-immatriculation à confirmer par le dépôt du dossier physique dans le centre CNPS de rattachement dans un délai d’un mois.
Ce service permet aux employeurs et travailleurs, même en déplacement, de lancer la procédure à distance — un gain de temps considérable.

3️⃣ Immatriculation d’un salarié : les étapes clés

Le dossier d’immatriculation d’un salarié comprend :

  • Une demande d’immatriculation ;
  • Un avis d’embauche sur imprimé CNPS ;
  • Une copie certifiée conforme de la CNI ou de l’acte de naissance.

L’employeur a 8 jours après l’embauche pour effectuer cette formalité.
Cependant, en cas de manquement, le salarié peut lui-même s’immatriculer en ligne ou en se rendant à la CNPS.

Une fois inscrit, le travailleur conserve le même numéro CNPS tout au long de sa vie active, quel que soit l’employeur ou le secteur d’activité.
Ce numéro unique facilite la gestion de son compte individuel et la traçabilité de ses droits sociaux.

4️⃣ Pourquoi se faire accompagner par le CGA 3S ?

Le CGA 3S ne se limite pas à la tenue comptable : il est un partenaire stratégique pour la conformité sociale et fiscale de votre entreprise.

En matière d’immatriculation CNPS, notre rôle est de :

  • vous assister dans la constitution de vos dossiers employeur et salariés ;
  • garantir la cohérence entre vos déclarations CNPS et fiscales ;
  • sécuriser votre politique d’emploi et vos avantages sociaux ;
  • vous accompagner dans la télédéclaration et la gestion courante des cotisations.

En rejoignant le CGA 3S, vous bénéficiez d’un suivi personnalisé pour éviter toute erreur de procédure, de doublon ou de retard.
Notre objectif : vous simplifier la vie tout en maximisant vos gains fiscaux.

5️⃣ Les avantages fiscaux liés à l’emploi et à l’adhésion à un CGA

Adhérer à un Centre de Gestion Agréé comme le CGA 3S, c’est bien plus qu’une exigence de bonne gestion : c’est un choix économiquement gagnant.

Parmi les nombreux avantages prévus par la loi figure une mesure incitative majeure :

🧾 Exonération des charges fiscales salariales pendant trois (3) ans pour les salariés âgés de moins de 35 ans à leur premier emploi, lorsque l’entreprise est adhérente à un CGA.

⚙️ En clair :

  • Vous recrutez un jeune de moins de 35 ans pour la première fois ;
  • Vous l’immatriculez à la CNPS (donc il devient officiellement salarié) ;
  • Votre entreprise, en tant que membre du CGA 3S, bénéficie d’une exonération d’impôts sur les salaires pour ce poste pendant trois ans.

🎯 Ce dispositif incite les entreprises à :

  • offrir des premiers emplois aux jeunes diplômés,
  • réduire leur masse fiscale,
  • et renforcer leur responsabilité sociale tout en contribuant à la lutte contre le chômage des jeunes.

Le CGA 3S vous accompagne dans :

  • la mise en conformité CNPS et fiscale de vos salariés,
  • la justification des exonérations auprès de l’administration,
  • et la sécurisation documentaire nécessaire pour éviter tout redressement ultérieur.

6️⃣ En pratique : 3 étapes pour allier conformité et performance

  1. Constituez vos dossiers CNPS (employeur et salariés)
    → Nous vous aidons à rassembler toutes les pièces nécessaires et à remplir les imprimés CNPS.
  2. Adhérez au CGA 3S
    → Cette adhésion ouvre droit à des avantages fiscaux durables et à un accompagnement complet en gestion sociale.
  3. Profitez des exonérations et de la tranquillité administrative
    → Votre politique d’emploi devient un levier de compétitivité : vous contribuez à l’emploi des jeunes tout en allégeant vos charges fiscales.

Conclusion

L’immatriculation à la CNPS est une étape incontournable pour toute entreprise camerounaise.
Mais lorsqu’elle est bien gérée et accompagnée par un Centre de Gestion Agréé, elle devient un outil de stratégie sociale et fiscale.

Le CGA 3S vous permet de :

  • respecter vos obligations légales,
  • sécuriser vos relations avec la CNPS,
  • et surtout bénéficier d’exonérations fiscales en faveur de l’emploi des jeunes.

Pour faciliter vos démarches administratives et bénéficier d’un accompagnement professionnel, découvrez les avantages d’adhérer à un Centre de Gestion Agréé.

Vous pouvez également accéder directement à la fiche d’adhésion pour rejoindre notre centre et profiter de tous nos services .

Comment optimiser légalement l’IRCM au Cameroun

Comment optimiser légalement l’IRCM au Cameroun (2025)

L’optimisation fiscale n’est pas de l’évasion fiscale.
Elle consiste à utiliser les mécanismes légaux pour réduire les charges fiscales tout en restant conforme aux textes.

Pour les dirigeants, l’IRCM représente un levier important dans la gestion des dividendes, des intérêts et des placements.

I. Base légale : optimisation et sécurité fiscale

Références : CGI + LPF sur les obligations déclaratives et le devoir de transparence

Le cadre fiscal camerounais permet d’organiser intelligemment ses flux financiers, à condition de :

  • respecter les délais déclaratifs ;
  • justifier les décisions financières de l’entreprise ;
  • anticiper les contrôles.

💡 Conseil
Documentez toujours vos arbitrages (PV, contrats, mouvements financiers).

II. Choisir le bon mode de rémunération : salaire vs dividendes

OptionAvantageInconvénient
Salaire dirigeantDéductible du résultatCharges sociales
DividendesPas de charges socialesIRCM 16,5 %

Stratégie courante : mix salaire + dividendes pour optimiser coût global.

III. Comptes courants d’associés : attention au taux

Les intérêts sur comptes courants sont soumis à l’IRCM.

Astuce : respecter le taux d’intérêt plafond fiscal pour éviter requalification en distribution cachée.

IV. Réinvestissement des dividendes

Dans certains régimes incitatifs, le réinvestissement obligatoire des dividendes peut ouvrir droit à des avantages fiscaux.

Cas typiques :

  • zones économiques spéciales
  • projets industriels prioritaires

V. Optimiser via la holding (structure professionnelle)

Créer une société holding peut permettre :

  • regroupement des participations
  • stratégie de distribution interne
  • meilleur pilotage patrimonial et fiscal

⚠️ Doit être justifié par raison économique réelle.

VI. Optimisation bancaire et placements

  • Contrôler le rendement net après IRCM
  • Diversifier les supports financiers
  • Privilégier les placements à fiscalité avantageuse

VII. Transparence et conformité

  • PV d’Assemblée générale pour la distribution
  • Justificatifs de calcul et bulletin de distribution
  • Relevés financiers conservés

VIII. Risques en cas de mauvaise optimisation

RisqueDescription
Redressement fiscalIRCM non appliqué ou sous déclaré
Requalification en revenus distribuésSi justification insuffisante
Sanctions pécuniairesPénalités, majorations

💡 Principe clé : optimisation documentée et traçable.

Conclusion

L’optimisation de l’IRCM au Cameroun est possible, légale et stratégique.
Elle nécessite compréhension des mécanismes fiscaux, formalisation des décisions, et collaboration avec des professionnels du chiffre et du droit.

Entrepreneurs camerounais examinant la fiscalité des revenus financiers et dividendes

IRCM Cameroun 2025 : Comprendre l’Impôt sur le Revenu des Créances Mobilières

L’Impôt sur le Revenu des Créances Mobilières (IRCM) est un impôt appliqué aux revenus financiers perçus par les contribuables au Cameroun : dividendes, intérêts, jetons de présence, revenus de placements financiers, etc.

En d’autres termes, il concerne les gains issus du capital financier, et non de l’activité commerciale directe.

Il s’agit d’un impôt déclaré et retenu à la source par l’entité qui verse les revenus (entreprise, banque, institution financière).

I. Fondement légal et cadre réglementaire

Références : Code Général des Impôts (CGI) — articles relatifs à l’IRCM et au régime des revenus mobiliers

Le CGI prévoit l’IRCM comme un impôt prélevé sur :

  • les dividendes distribués aux associés et actionnaires ;
  • les intérêts de comptes courants d’associés ;
  • les produits financiers versés par les banques et institutions ;
  • les revenus de placements à rendement fixe ;
  • les jetons de présence des dirigeants.

👉 L’IRCM est exigible dès que les revenus sont mis à disposition du bénéficiaire.

II. Qui paie l’IRCM au Cameroun ?

CatégorieExemples
Dirigeants / ActionnairesDividendes et jetons de présence
EntreprisesRevenus financiers (placements)
ParticuliersIntérêts bancaires, obligations, titres
Investisseurs étrangersRevenus de source camerounaise

Toute personne percevant un revenu financier de source camerounaise est redevable.

III. Taux d’IRCM en vigueur

Revenus concernésTaux
Dividendes16,5 %
Intérêts bancaires et obligations16,5 %
Intérêts comptes courants d’associés16,5 %
Jetons de présence16,5 %

💡 Le taux inclut la contribution du centime additionnel.

IV. Base de calcul et mode de prélèvement

L’IRCM est retenu à la source : le bénéficiaire perçoit le revenu net d’impôt.

Formule :
IRCM = Montant brut × 16,5 %

V. Exemple de calcul IRCM

Une SARL distribue 20 000 000 FCFA de dividendes.

IRCM = 20 000 000 × 16,5% = 3 300 000 FCFA

Montant net versé aux associés = 16 700 000 FCFA

VI. Exonérations et cas particuliers

SituationsAvantages
Réinvestissement obligatoire des dividendes (zones économiques spéciales)Exonération possible
Banques sur certains produits à long termeTaux préférentiel
Coopératives agrééesRégime dérogatoire

👉 Vérifier au cas par cas selon les textes et agréments officiels.VII. Déclaration et obligations

  • Déclaration mensuelle DSC selon le CGI
  • Dépôt du bordereau de retenue à la source
  • Paiement dans les délais fiscaux
  • Justificatifs à conserver : PV d’AG, décisions de distribution, reçus

💡 Astuce : intégrer l’IRCM dans votre calendrier fiscal interne pour éviter pénalités.

VIII. Sanctions et risques

ManquementRisque
Non-précompteRedressement + pénalité
Retard de paiementMajorations
Absence de déclarationTaxation d’office

Une mauvaise gestion peut entraîner un contentieux fiscal significatif.

Conclusion

L’IRCM au Cameroun constitue un impôt clé dans la fiscalité des revenus financiers.
Bien maîtrisé, il permet une gestion saine et conforme des flux financiers entre l’entreprise, ses dirigeants et ses investisseurs.

1. Qu’est-ce que l’IRCM ? L’Impôt sur les Revenus de Capitaux Mobiliers (IRCM) est la taxe appliquée sur les gains que vous réalisez grâce à vos placements financiers. Pensez aux intérêts de votre épargne, aux dividendes de vos actions, ou aux profits lors de la vente de titres. En bref, il vise à taxer la richesse générée par votre capital, et non par votre travail. L’IRCM constitue une catégorie spécifique de revenus dans le cadre de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Cette spécificité se justifie par la nature particulière des revenus concernés, qui ne sont pas le fruit d’un travail ou d’une activité professionnelle, mais la rémunération d’un capital investi. La particularité de cet impôt réside aussi dans son mode de recouvrement, généralement opéré à la source, ce qui le rend particulièrement efficace et simplifie les démarches administratives pour les contribuables. 2. Quels revenus sont concernés ? L’IRCM s’applique à une variété de gains issus de placements financiers ou d’investissements en capital. Ces revenus sont classés en plusieurs catégories selon leur nature et leurs caractéristiques. ✅ Revenus Imposables : ce qui est taxé Revenus Variables (Ex : Dividendes) Il s’agit de gains dont le montant peut fluctuer d’une période à l’autre, en fonction des résultats économiques de l’entité qui les verse : Dividendes : La part des bénéfices que les entreprises camerounaises distribuent à leurs actionnaires ou associés après approbation des comptes annuels. Autres distributions de bénéfices : Rémunérations et avantages octroyés aux associés ou actionnaires en dehors des dividendes officiels (avances, prêts à taux préférentiel, prise en charge de dépenses personnelles…). Jetons de présence : Sommes allouées aux membres du conseil d’administration d’une société anonyme en rémunération de leur participation aux réunions. Tantièmes : Part des bénéfices attribuée aux administrateurs de certaines sociétés. Revenus Fixes (Ex : Intérêts) Ces gains ont généralement un montant prédéterminé ou calculable selon des modalités fixées à l’avance : Intérêts sur les prêts que vous accordez sous forme d’obligations ou d’effets publics. Revenus de vos créances (prêts à des tiers), dépôts bancaires, et sommes versées en garantie (cautionnements). Intérêts des comptes courants d’associés dans les sociétés. Produits des bons de caisse émis par les entreprises. Revenus des obligations à revenu fixe émises par des entités privées ou publiques. Plus-values (Profits de Vente) Il s’agit du bénéfice réalisé lorsque vous vendez plus cher que vous n’avez acheté certains titres : Actions, obligations, parts sociales : La différence positive entre le prix de vente et le prix d’acquisition de ces titres. Titres liés aux ressources naturelles : Plus-values sur la cession de droits sociaux dans des entreprises dont l’actif est principalement constitué de titres miniers ou pétroliers. Cessions de droits d’attribution ou de souscription. 3. Revenus Exonérés : ce qui n’est PAS taxé (sous conditions) Certains revenus sont spécifiquement exclus de l’IRCM, souvent pour encourager certains types d’investissements ou protéger les petits épargnants : Intérêts des bons et obligations émis par l’État camerounais ou les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) : Cette exonération vise à encourager les investisseurs à financer les projets publics. Intérêts de votre épargne bancaire si le montant total épargné ne dépasse pas 50 millions FCFA : Mesure favorable aux petits épargnants, qui permet de stimuler l’épargne des particuliers tout en préservant leur pouvoir d’achat. Intérêts issus des comptes épargne-logement : Dispositif conçu pour favoriser l’accession à la propriété en encourageant l’épargne destinée à l’acquisition d’un logement. Intérêts sur les emprunts contractés à l’étranger pour une durée d’au moins 7 ans : Cette exonération vise à attirer les financements étrangers à long terme, particulièrement utiles pour les grands projets d’investissement. Plus-values (profits de vente) inférieures à 500 000 FCFA par an : Seuil en dessous duquel les gains de cession sont considérés comme non significatifs. Plus-values réalisées sur des titres cotés à la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) : Mesure destinée à dynamiser le marché boursier régional en rendant plus attrayants les investissements en actions cotées. 4. Quel est le taux de l’IRCM ? Le taux applicable varie selon la nature des revenus et le statut du bénéficiaire : Dividendes et distributions assimilées Taux standard : 15% du montant brut des dividendes Majoration : +10% au titre des Centimes Additionnels Communaux (CAC) Taux global effectif : 16,5% (15% + 1,5% de CAC) Intérêts et revenus assimilés Taux standard : 15% du montant brut des intérêts Majoration : +10% au titre des Centimes Additionnels Communaux (CAC) Taux global effectif : 16,5% (15% + 1,5% de CAC) Plus-values sur cessions de valeurs mobilières Taux standard : 10% de la plus-value nette réalisée Majoration : +10% au titre des Centimes Additionnels Communaux (CAC) Taux global effectif : 11% (10% + 1% de CAC) Cas particuliers Revenus versés dans un paradis fiscal : Le taux peut être majoré (jusqu’à 30% selon les cas) Non-résidents : Application possible de taux réduits en fonction des conventions fiscales internationales 5. Comment l’IRCM est-il payé ? Facile : la retenue à la source ! L’IRCM présente la particularité d’être prélevé directement par celui qui vous verse les revenus, ce qui simplifie considérablement les démarches administratives pour le bénéficiaire : Retenue à la source L’organisme payeur prélève l’impôt avant de vous verser le revenu net : Pour les intérêts : Votre banque ou l’établissement financier Pour les dividendes : L’entreprise qui distribue les bénéfices Pour une plus-value : L’intermédiaire financier qui gère la transaction (société de bourse, agent de change…) Versement à la DGI Cet organisme a ensuite 15 jours après le paiement du revenu pour reverser l’impôt collecté à la Direction Générale des Impôts. Le versement s’accompagne généralement d’une déclaration récapitulative précisant l’identité des bénéficiaires et les montants versés. Cas particulier des dividendes Les dividendes sont considérés comme mis à disposition (et donc l’impôt est dû) au plus tard 9 mois après la clôture de l’exercice de l’entreprise, même s’ils ne sont pas encore physiquement versés. Cette disposition évite que les entreprises ne diffèrent indéfiniment le versement des dividendes pour reporter le paiement de l’impôt. 6. Exemples concrets Exemple 1 : Dividendes Supposons que vous détenez des actions d’une société camerounaise qui vous verse 1 000 000 FCFA de dividendes : IRCM dû : 1 000 000 × 15% = 150 000 FCFA CAC : 150 000 × 10% = 15 000 FCFA Total prélevé à la source : 165 000 FCFA Montant net que vous recevrez : 835 000 FCFA Exemple 2 : Intérêts bancaires Si vous avez un compte d’épargne avec 60 millions FCFA qui génère 3% d’intérêts annuels : Intérêts bruts : 60 000 000 × 3% = 1 800 000 FCFA IRCM dû : 1 800 000 × 15% = 270 000 FCFA CAC : 270 000 × 10% = 27 000 FCFA Total prélevé à la source : 297 000 FCFA Intérêts nets crédités sur votre compte : 1 503 000 FCFA Exemple 3 : Plus-value sur cession d’actions Si vous vendez des actions pour 3 500 000 FCFA que vous aviez achetées 2 000 000 FCFA : Plus-value réalisée : 3 500 000 – 2 000 000 = 1 500 000 FCFA IRCM dû : 1 500 000 × 10% = 150 000 FCFA CAC : 150 000 × 10% = 15 000 FCFA Total à payer : 165 000 FCFA 7. Obligations déclaratives Pour les organismes payeurs Les entités qui versent des revenus de capitaux mobiliers ont plusieurs obligations : Déclaration mensuelle des retenues effectuées à déposer avec le paiement avant le 15 du mois suivant Déclaration annuelle récapitulative à souscrire avant le 31 mars de l’année suivante Délivrance d’une attestation de retenue à chaque bénéficiaire, précisant la nature et le montant des revenus, ainsi que l’impôt prélevé Pour les bénéficiaires des revenus En principe, grâce à la retenue à la source, le contribuable n’a pas de démarche particulière à effectuer pour l’IRCM. Toutefois : Les revenus de capitaux mobiliers doivent être mentionnés dans la déclaration annuelle des revenus (même s’ils ont déjà été imposés à la source) Si certains revenus n’ont pas fait l’objet d’une retenue (revenus de source étrangère par exemple), le contribuable doit les déclarer spontanément et acquitter l’impôt correspondant Conclusion L’Impôt sur les Revenus de Capitaux Mobiliers constitue un mécanisme fiscal efficace qui permet de taxer les revenus du capital de manière simple et sécurisée, grâce au système de retenue à la source. Ce dispositif présente l’avantage de garantir un recouvrement optimal pour l’État tout en simplifiant les obligations déclaratives des contribuables. De plus, les diverses exonérations prévues permettent d’orienter l’épargne vers certains secteurs prioritaires (investissements publics, accession au logement) ou de protéger les petits épargnants. Pour optimiser votre situation fiscale, il peut être judicieux d’étudier les différentes possibilités d’investissement en tenant compte non seulement de leur rendement brut, mais également de leur traitement fiscal particulier.

Comment éviter le contentieux fiscal au Cameroun (2025) — Guide pratique de prévention

Le contentieux fiscal n’est pas une fatalité.
Dans la majorité des cas, il découle d’une mauvaise compréhension des obligations fiscales ou d’un manque de suivi administratif.

Le Livre des Procédures Fiscales 2025 offre pourtant un cadre clair permettant aux entreprises de se conformer à la loi, anticiper les contrôles et dialoguer efficacement avec l’administration.

Ce guide pratique présente les bonnes pratiques pour éviter tout contentieux fiscal au Cameroun — de la prévention à la gestion des litiges.

I. Connaître et respecter ses obligations fiscales

(Référence : Articles L1 à L22 du LPF)

La première étape pour éviter les litiges consiste à connaître les obligations fiscales de votre entreprise :

  • dépôt régulier des déclarations mensuelles et annuelles ;
  • tenue comptable conforme et à jour ;
  • respect des délais de paiement et des procédures électroniques.

💡 Astuce : mettez en place un calendrier fiscal mensuel pour suivre toutes les échéances.

II. Se préparer efficacement au contrôle fiscal

(Référence : Articles L18 à L28 bis du LPF)

Un contrôle fiscal ne doit pas être perçu comme une menace, mais comme une vérification normale.
Pour éviter les désaccords :

  • préparez tous les livres comptables et pièces justificatives ;
  • répondez avec précision aux demandes de l’administration ;
  • sollicitez un entretien contradictoire en cas d’incompréhension.

📘 Voir aussi : La procédure de redressement fiscal contradictoire

III. Éviter la taxation d’office et les redressements abusifs

(Référence : Articles L29 à L33 ter du LPF)

La taxation d’office survient souvent à cause du non-dépôt de déclarations ou du manque de communication avec l’administration.
Pour l’éviter :

  • déposez toujours vos déclarations, même si le montant est nul ;
  • répondez rapidement à toute notification ou mise en demeure ;
  • demandez un rescrit fiscal avant toute opération complexe.

📘 Voir : Taxation d’office et abus de droit fiscal

IV. Utiliser les voies de recours avant le tribunal

(Référence : Articles L116 à L127 du LPF)

Avant d’en arriver au tribunal administratif, plusieurs recours permettent de résoudre un litige à l’amiable :

  • réclamation contentieuse auprès de la DGI (article L116) ;
  • recours hiérarchique auprès du Directeur général des impôts ;
  • ou négociation directe avec le service de vérification.

📘 Voir aussi :

V. Anticiper le recouvrement forcé et négocier les paiements

(Référence : Articles L128 à L136 du LPF)

En cas de difficultés financières, il est préférable de dialoguer avec le receveur des impôts avant toute procédure de saisie.
Vous pouvez demander :

  • un échelonnement des paiements,
  • ou une suspension temporaire en cas de litige.

📘 Voir : Recouvrement forcé et exécution des décisions fiscales

VI. Mettre en place une stratégie de prévention fiscale

  • Tenez votre comptabilité à jour chaque mois.
  • Faites auditer vos comptes régulièrement par un cabinet agréé.
  • Centralisez vos documents (bordereaux, accusés, courriers).
  • Formez vos collaborateurs aux bases du droit fiscal camerounais.

💬 Conseil final : une entreprise bien organisée sur le plan fiscal réduit de plus de 70 % ses risques de contentieux selon les statistiques de la DGI.

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