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Quelle différence entre la patente et la licence au Cameroun ?

Au Cameroun, la patente et la licence sont deux impôts souvent confondus par les entrepreneurs. Bien qu’ils concernent tous deux l’exercice d’une activité économique, leur nature, leur champ d’application et leurs modalités de calcul sont très différents.

Le Code Général des Impôts 2025 distingue clairement ces deux contributions dans ses articles C8 à C44. Cet article vous explique de manière simple les principales différences pour vous aider à comprendre lequel s’applique à votre activité.

Pour en savoir plus sur la patente elle-même, vous pouvez consulter :
Qu’est-ce que la patente au Cameroun ?

1. La patente : une contribution locale à caractère général

La patente est une taxe communale due par toute personne physique ou morale exerçant une activité économique, commerciale, industrielle, artisanale ou libérale sur le territoire d’une commune (articles C8 à C32 du CGI 2025).

Elle vise à contribuer au financement des collectivités territoriales décentralisées.

Caractéristiques principales

  • Assise fiscale : chiffre d’affaires réalisé au cours de l’exercice précédent ;
  • Base légale : articles C8 à C32 du CGI 2025 ;
  • Contribuables concernés : toutes les entreprises, à l’exception de celles expressément exonérées (C11 et C12) ;
  • Périodicité : annuelle ;
  • Autorité de perception : commune du lieu d’exploitation ;
  • Échéance : paiement au plus tard le 31 mars de chaque année.

La patente a donc un champ d’application large, couvrant la quasi-totalité des activités économiques, sauf celles relevant du régime de la licence.

2. La licence : un impôt spécifique sur certaines activités réglementées

La licence est un impôt d’autorisation perçu sur certaines activités soumises à un contrôle particulier, notamment celles qui touchent aux boissons, aux jeux ou au transport public.

Les dispositions relatives à la licence figurent aux articles C33 à C44 du Code Général des Impôts 2025.

Activités concernées

  • Vente en gros, demi-gros ou détail de boissons alcoolisées ;
  • Exploitation de débits de boisson, bars, restaurants, hôtels ou discothèques ;
  • Activités de transport public de voyageurs ;
  • Exploitation de jeux de hasard (loteries, paris, etc.) ;
  • Autres activités soumises à autorisation préfectorale ou municipale.

Ces activités ne peuvent être exercées qu’après obtention d’une licence délivrée par l’administration fiscale et, le cas échéant, par l’autorité administrative compétente.

3. Différences entre patente et licence

Critère de comparaisonPatenteLicence
NatureImpôt local sur l’exercice d’une activité économiqueImpôt d’autorisation sur des activités réglementées
Base de calculChiffre d’affaires de l’exercice précédentDroit fixe selon la catégorie d’activité et la localisation
PériodicitéAnnuelleAnnuelle ou renouvelable selon l’activité
Autorité de perceptionCommuneTrésor public (administration fiscale centrale)
Champ d’applicationToutes les activités commerciales, industrielles, artisanales et libéralesActivités soumises à autorisation (boissons, transport, jeux, etc.)
ExigibilitéDès le début de l’activitéAvant l’ouverture de l’établissement ou le démarrage du service
SanctionsPénalité de 10 % par mois de retard, fermeture possible (C29–C31)Retrait de la licence, fermeture immédiate de l’établissement (C43–C44)

Ainsi, la patente est un impôt général applicable à presque toutes les entreprises, tandis que la licence est un droit d’autorisation visant des activités spécifiques, souvent sensibles ou réglementées.

4. Cumul possible entre la patente et la licence

Certaines activités sont soumises simultanément à la patente et à la licence.
C’est le cas notamment des :

  • débits de boissons et restaurants vendant de l’alcool ;
  • hôtels disposant de bars ;
  • entreprises de transport public de voyageurs.

Dans ces cas, la patente s’applique en raison de l’activité économique, et la licence s’ajoute en raison du caractère réglementé de l’exploitation.

Exemple :
Un bar-restaurant à Douala paie :

  • une patente calculée sur son chiffre d’affaires annuel ;
  • une licence selon la catégorie de débit de boissons exploitée (licence I, II ou III).

5. Durée, transfert et retrait de la licence

Les licences sont délivrées pour une durée d’un an, renouvelable, et ne peuvent être transférées qu’avec l’accord préalable de l’administration.

L’article C43 prévoit que toute exploitation sans licence ou avec une licence expirée entraîne :

  • la fermeture immédiate de l’établissement,
  • et le paiement d’une amende proportionnelle aux droits éludés.

6. Ce qu’il faut retenir

Élément cléPatenteLicence
ObjetAutoriser l’exercice d’une activité économiqueAutoriser l’exploitation d’une activité réglementée
Base juridiqueArticles C8 à C32 du CGIArticles C33 à C44 du CGI
CalculPourcentage du chiffre d’affairesDroit fixe selon catégorie
Autorité compétenteCommuneDGI / Préfecture
Exemple d’activitéQuincaillerie, entreprise BTP, cabinetBar, hôtel, transport public, discothèque

Comprendre cette distinction est essentiel pour se conformer aux obligations légales et éviter toute confusion lors de l’immatriculation ou du contrôle fiscal.

Articles complémentaires

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Comment déclarer et payer sa patente au Cameroun ?

La déclaration et le paiement de la patente constituent une obligation légale pour toute entreprise exerçant une activité au Cameroun. Ces démarches permettent de régulariser la situation fiscale de l’entreprise auprès de la commune et d’obtenir le titre officiel de patente.

Le Code Général des Impôts 2025, aux articles C21 à C26, définit les modalités précises de déclaration, d’émission et de paiement. Voici comment procéder étape par étape.

Pour une meilleure compréhension, vous pouvez lire au préalable :
Comment se calcule la patente selon le Code Général des Impôts 2025 ?

Quand faut-il déclarer la patente ?

L’article C21 du CGI 2025 précise que toute personne exerçant une activité imposable doit déclarer sa patente dans les quinze (15) jours suivant le début de l’activité.

Cette déclaration permet à l’administration fiscale de déterminer le montant de la contribution due selon le chiffre d’affaires prévisionnel ou le régime applicable.

Les entreprises existantes doivent également renouveler chaque année leur déclaration avant le 31 mars de l’exercice concerné.

Où et comment faire la déclaration ?

La déclaration de la patente s’effectue auprès du Centre Divisionnaire des Impôts (CDI) ou du Centre Régional des Impôts (CRI) compétent selon le lieu d’exercice de l’activité.

Deux modes sont possibles :

  1. En ligne, via la plateforme de la Direction Générale des Impôts (DGI) : www.impots.cm.
    • L’entreprise s’identifie avec son NUI (Numéro Unique d’Identification).
    • Elle remplit la déclaration en ligne et téléverse les pièces justificatives.
    • Un accusé de réception électronique est délivré automatiquement.
  2. Sur place, en déposant le formulaire de déclaration physique accompagné des pièces suivantes :
    • Copie du registre de commerce ;
    • Attestation d’immatriculation fiscale ;
    • Copie du bail commercial ou attestation de localisation ;
    • État du chiffre d’affaires (si disponible).

Établissement et délivrance du titre de patente

L’administration vérifie la conformité de la déclaration et calcule le montant dû selon le barème prévu à l’article C13 du CGI.

Une fois la patente liquidée, un titre de patente est établi au nom de l’entreprise. Ce titre mentionne :

  • le numéro de contribuable ;
  • la catégorie d’activité ;
  • le montant principal et les centimes additionnels ;
  • l’exercice fiscal concerné ;
  • et le lieu d’imposition.

L’entreprise doit conserver ce titre et le présenter en cas de contrôle fiscal ou de vérification communale.

Modalités de paiement de la patente

L’article C25 du CGI 2025 précise que la patente est payable en un seul versement annuel, avant le 31 mars de chaque exercice.

Le paiement peut se faire :

  • directement à la recette municipale du lieu d’imposition ;
  • ou par voie électronique sur la plateforme de la DGI : www.impots.cm.

Un reçu de paiement est immédiatement délivré et doit être joint au dossier fiscal de l’entreprise.

En cas de retard, des pénalités de 10 % par mois sont appliquées conformément à l’article C29 du CGI.

Cas particuliers : entreprises nouvelles et cessation d’activité

  • Entreprises nouvelles : elles sont tenues de faire une déclaration initiale dans les 15 jours suivant la création, même si elles bénéficient d’une exonération temporaire d’un an (article C12).
  • Entreprises en cessation d’activité : la déclaration de cessation doit être faite dans les 15 jours qui suivent la fin effective des opérations, pour permettre l’arrêt du décompte de la patente.

Sanctions en cas de non-déclaration ou de non-paiement

Les articles C29 à C31 du CGI 2025** prévoient plusieurs sanctions :

Infraction constatéeSanction applicableRéférence CGI
Omission de déclarationAmende forfaitaire de 25 000 FCFA à 100 000 FCFAC29
Retard de paiementMajoration de 10 % par mois de retardC30
Activité non déclaréeFermeture administrative de l’établissementC31

Ces mesures visent à encourager les contribuables à respecter leurs obligations et à sécuriser les recettes communales.

Exemple concret

Une entreprise individuelle ouvre une boulangerie à Yaoundé le 10 février 2025.

  • Déclaration initiale : au plus tard le 25 février 2025.
  • Paiement : avant le 31 mars 2025.
  • Si la déclaration est faite le 10 avril 2025, une pénalité de 10 % s’applique sur le montant dû.

Cet exemple montre l’importance du respect des délais pour éviter les sanctions prévues par le Code Général des Impôts.

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Qu’est-ce que la patente au Cameroun ?

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Comment se calcule la patente selon le Code Général des Impôts 2025 ?

Le calcul de la patente au Cameroun est une étape essentielle pour toute entreprise légalement constituée. Cet impôt local repose sur des règles précises définies par le Code Général des Impôts (CGI 2025), notamment aux articles C10 à C15.

Comprendre comment déterminer le montant exact de la patente permet non seulement d’éviter les erreurs de déclaration, mais aussi de mieux anticiper ses obligations fiscales.

Si vous découvrez la patente pour la première fois, commencez par lire l’article précédent :
Qu’est-ce que la patente au Cameroun ?

La base de calcul de la patente

Selon l’article C10 du CGI 2025, la patente est assise sur le chiffre d’affaires du dernier exercice clos déclaré par le contribuable.
Autrement dit, le montant dû dépend directement du volume d’activité économique réalisé par l’entreprise au cours de l’année précédente.

Le chiffre d’affaires à retenir correspond à la somme des ventes, prestations de services ou recettes générées par l’entreprise, toutes taxes comprises.

L’article C10 précise également que certaines activités listées à l’annexe II du Code sont soumise de plein droit à la patente, quel que soit leur chiffre d’affaires (par exemple : cabinets comptables, avocats, agences de voyage, bars, hôtels, transporteurs, etc.).

Les taux applicables selon la catégorie d’entreprise

L’article C13 du CGI 2025 fixe les taux de la patente selon la taille de l’entreprise.
Le barème est structuré en trois catégories : grandes, moyennes et petites entreprises.

Catégorie d’entrepriseTaux appliqué sur le chiffre d’affairesMontant plancherMontant plafond
Grandes entreprises0,159 %5 000 000 FCFA2 500 000 000 FCFA
Moyennes entreprises0,283 %141 500 FCFA4 500 000 FCFA
Petites entreprises0,494 %50 000 FCFA140 000 FCFA

Le montant final de la patente comprend, en plus du principal, plusieurs contributions accessoires :

  • la taxe de développement local,
  • les centimes additionnels au profit des chambres consulaires,
  • et la redevance audiovisuelle.

Ces éléments sont inclus dans le total payé par l’entreprise.

Calcul pratique de la patente

Prenons un exemple simple pour illustrer ces règles.

Exemple 1 : moyenne entreprise
Une société de transport à Douala a réalisé un chiffre d’affaires de 320 000 000 FCFA au cours de l’exercice 2024.
Catégorie : moyenne entreprise.
Taux applicable : 0,283 %.

Calcul :
320 000 000 × 0,283 % = 905 600 FCFA.

Le montant à payer sera de 905 600 FCFA, à condition qu’il se situe entre le plancher (141 500 FCFA) et le plafond (4 500 000 FCFA).

Exemple 2 : petite entreprise
Une quincaillerie a réalisé un chiffre d’affaires de 35 000 000 FCFA.
Catégorie : petite entreprise.
Taux applicable : 0,494 %.

Calcul :
35 000 000 × 0,494 % = 172 900 FCFA.

Le montant est ajusté au plafond de 140 000 FCFA, comme le prévoit l’article C13.

Cas particuliers de calcul

L’article C15 du CGI prévoit plusieurs situations spécifiques :

  • Absence de comptabilité fiable : si aucun document ne permet de déterminer le chiffre d’affaires exact, celui-ci est estimé à dix fois la valeur du stock constaté.
  • Importateurs et exportateurs : leurs opérations sont soumises à la patente, sauf si le montant annuel des transactions est inférieur à 10 millions FCFA.
  • Entrepreneurs de transport routier : la patente est calculée sur le chiffre d’affaires global de l’exploitant.
  • Activités multiples : lorsqu’une entreprise exerce plusieurs activités dans des établissements distincts, une patente est due pour chaque établissement.

Ces dispositions visent à assurer l’équité du système fiscal, même lorsque les données comptables ne sont pas complètes.

Quand la patente devient-elle exigible ?

L’article C18 du Code Général des Impôts indique que la patente est due pour l’année entière par toute personne exerçant une activité imposable au 1er janvier.

Toutefois :

  • Les entreprises qui débutent en cours d’année ne paient la patente qu’à partir du mois où elles commencent leurs activités, sauf si l’activité est réputée annuelle par nature.
  • En cas de cessation d’activité (faillite, décès, expulsion, expropriation), les droits ne sont dus que jusqu’à la fin du mois en cours.

Exemple récapitulatif

CatégorieChiffre d’affairesTauxPatente dueObservation
Petite entreprise35 000 000 FCFA0,494 %140 000 FCFAAjusté au plafond
Moyenne entreprise320 000 000 FCFA0,283 %905 600 FCFAMontant intermédiaire
Grande entreprise8 000 000 000 FCFA0,159 %12 720 000 FCFAAjusté au plafond de 2,5 Mds FCFA

Importance du respect des modalités de calcul

Bien comprendre les bases et taux de calcul permet :

  • de prévoir à l’avance le montant à payer,
  • d’éviter les erreurs de déclaration,
  • et de réduire le risque de pénalités en cas de contrôle fiscal.

Les entreprises doivent également conserver toutes les pièces justificatives relatives à la patente (déclaration, quittance, notification de calcul) pour les présenter à l’administration fiscale en cas de vérification.

Articles complémentaires

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Qui est assujetti ou exonéré de la patente au Cameroun ?

La patente est un impôt local incontournable pour toute entreprise qui exerce une activité au Cameroun. Mais beaucoup d’entrepreneurs se posent les mêmes questions : qui doit la payer et quels sont les cas d’exonération prévus par la loi ?

Pour mieux comprendre, voici les règles d’assujettissement et les exonérations définies par le Code Général des Impôts 2025 (articles C8 à C12), illustrées par des exemples concrets.

Pour une introduction générale, consultez l’article précédent :
Qu’est-ce que la patente au Cameroun ?

Qui est assujetti à la patente au Cameroun ?

Selon l’article C8 du Code Général des Impôts 2025,

“Toute personne physique ou morale, camerounaise ou étrangère, qui exerce dans une commune une activité économique, commerciale ou industrielle, ou toute autre profession non comprise dans les exemptions déterminées par la présente loi, est assujettie à la contribution des patentes.”

Autrement dit, toute activité rémunérée, régulière et organisée est imposable, dès lors qu’elle se déroule sur le territoire d’une commune camerounaise.

Les principales catégories concernées

  • Les commerçants (boutiques, grossistes, détaillants, stations-service, quincailleries, etc.)
  • Les artisans et prestataires de services (coiffeurs, mécaniciens, restaurateurs, plombiers, etc.)
  • Les professions libérales (experts-comptables, avocats, architectes, médecins, etc.)
  • Les sociétés industrielles et de BTP
  • Les exploitants agricoles à caractère commercial
  • Les agences, établissements financiers et entreprises de services numériques

Même les personnes étrangères ou entreprises non résidentes sont imposables si elles ont un établissement stable ou exercent une activité sur le territoire camerounais.

Cas particuliers : établissements et succursales

L’article C14 du Code Général des Impôts précise que la patente est due par établissement.
Ainsi, chaque point de vente, atelier, bureau ou chantier distinct est considéré comme une entité imposable.

Exemples :

  • Une société de BTP avec un siège à Yaoundé et un chantier à Douala doit payer une patente pour chaque site.
  • Une chaîne de magasins implantée dans plusieurs villes doit s’acquitter d’une patente pour chaque local commercial.

Qui est exempté de la patente ?

Les exemptions permanentes sont prévues à l’article C11 du Code Général des Impôts 2025.
Elles concernent principalement :

  1. L’État, les collectivités locales et établissements publics pour leurs activités à caractère non lucratif (éducation, santé, culture, social).
  2. Les vendeurs ambulants de journaux, de fleurs ou de produits alimentaires.
  3. Les établissements scolaires privés, les associations à but non lucratif, les mutuelles et caisses d’épargne autorisées.
  4. Les cultivateurs, éleveurs ou planteurs réalisant un chiffre d’affaires inférieur à dix millions de francs CFA.
  5. Les sociétés coopératives et les groupes d’initiative commune (GIC) agricoles, lorsqu’ils ne réalisent pas d’activités commerciales extérieures à leur objet.
  6. Les personnes assujetties à l’impôt libératoire, généralement les très petites activités du secteur informel.

Ces catégories sont totalement exonérées et ne doivent pas acquitter de patente, sauf changement d’activité.

Exonération temporaire pour les entreprises nouvelles

L’article C12 du Code Général des Impôts 2025 prévoit une exonération d’un an pour les entreprises nouvellement créées.
Pendant cette période, le chef d’entreprise peut demander un titre de patente portant la mention « Exonérée ».

Les entreprises membres d’un Centre de Gestion Agréé (CGA) bénéficient d’une prorogation d’un an supplémentaire, soit deux ans d’exonération au total.

C’est un avantage important pour les jeunes entreprises qui souhaitent se lancer légalement tout en réduisant leurs charges fiscales initiales.

Exemple concret

Prenons l’exemple d’une entreprise créée à Douala le 1er juin 2025, exerçant dans le secteur des travaux publics.

  • Elle démarre ses activités dans le respect des formalités fiscales et commerciales.
  • Elle s’immatricule à la DGI et obtient son registre de commerce.

Résultat :

  • Elle bénéficie d’une exonération de patente pendant toute l’année 2025 (et jusqu’à 2026 si elle adhère à un CGA).
  • À partir de 2027, elle sera imposée selon son chiffre d’affaires, conformément à l’article C13 du Code Général des Impôts.

Pourquoi connaître ces règles est essentiel

Bien comprendre qui est assujetti ou exonéré permet d’éviter deux erreurs fréquentes :

  • Payer à tort un impôt dont on est dispensé,
  • Omettre de déclarer une patente due, entraînant des pénalités.

Il est donc essentiel de vérifier la situation fiscale de l’entreprise avant chaque début d’activité, de tenir les documents à jour et de respecter les délais de déclaration fixés par la loi.

À retenir

SituationObligation fiscaleRéférence CGI
Activité économique régulièrePatente dueC8 à C10
État, associations, écoles, mutuellesExemption permanenteC11
Entreprise nouvelleExonération 1 an (2 ans si CGA)C12
Activité relevant de l’impôt libératoireExemption de la patenteC11 (15)
Non-déclarationSanctions 10 % par mois / fermetureC29–C31

Articles complémentaires

alt="Patente au Cameroun"

Qu’est-ce que la patente au Cameroun ?

La patente constitue l’un des impôts locaux les plus importants pour les entreprises au Cameroun. Souvent méconnue ou mal comprise, elle est pourtant obligatoire pour toute activité économique exercée dans une commune.
Au-delà d’une simple formalité, la patente est un véritable gage de légalité et de crédibilité fiscale pour votre entreprise.
Découvrons ensemble ce que c’est, qui doit la payer, et pourquoi elle est incontournable pour tout entrepreneur camerounais.

Qu’est-ce que la patente ?

Selon l’article C8 du Code Général des Impôts (CGI 2024),

« Toute personne physique ou morale, camerounaise ou étrangère, qui exerce dans une commune une activité économique, commerciale ou industrielle, ou toute autre profession non comprise dans les exemptions déterminées par la loi, est assujettie à la contribution des patentes. »

En d’autres termes, toute activité à but lucratif exercée de manière habituelle dans une commune est soumise à la patente, qu’il s’agisse :

  • d’un commerçant,
  • d’un artisan,
  • d’un prestataire de services,
  • ou d’une société disposant d’un établissement au Cameroun.

C’est un impôt communal, perçu par l’État pour le compte des collectivités territoriales décentralisées.

Pourquoi la patente est-elle obligatoire ?

La patente joue un rôle essentiel à plusieurs niveaux :

  1. Pour l’État et les communes
    Elle permet de financer les services publics locaux : routes, hygiène, marchés, sécurité, etc.
    Elle contribue au développement économique des collectivités.
  2. Pour les entreprises
    • Elle prouve la légalité fiscale de votre activité.
    • Elle est souvent exigée pour soumissionner à des marchés publics.
    • Elle facilite l’obtention de documents administratifs (attestation de non-redevance, immatriculation fiscale, etc.).
  3. Pour les investisseurs et partenaires
    Être en règle avec la patente rassure vos partenaires financiers et renforce votre crédibilité.

Qui est concerné par la patente ?

D’après les articles C8 et C9 du CGI, deux critères suffisent pour être imposable :

  • l’exercice effectif et habituel d’une activité professionnelle,
  • le caractère lucratif de cette activité.

Cela concerne aussi bien :

  • les personnes physiques (indépendants, commerçants, artisans) ;
  • que les personnes morales (SARL, SA, GIC, coopératives, etc.).

À noter :
Même si votre entreprise n’a pas encore commencé à réaliser de bénéfices, le simple fait d’exercer une activité déclarée dans une commune vous rend redevable de la patente.

Qui est exonéré de la patente ?

Certaines activités ou structures bénéficient d’une exemption ou d’une exonération temporaire (articles C11 et C12 du CGI).
Exemples :

  • L’État et les collectivités locales pour leurs activités non commerciales,
  • Les associations et établissements d’enseignement,
  • Les entreprises nouvellement créées : elles sont exonérées de patente pendant 1 an, prorogeable d’un an si elles adhèrent à un Centre de Gestion Agréé (CGA),
  • Les personnes assujetties à l’impôt libératoire,
  • Les exploitants agricoles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions FCFA.

Cette exonération temporaire est matérialisée par un titre de patente portant la mention “EXONÉRÉE”.

Comment se calcule la patente ?

Selon l’article C13 du CGI, la patente est calculée sur la base du chiffre d’affaires du dernier exercice clos, en appliquant un taux selon la catégorie d’entreprise :

Catégorie d’entrepriseTaux de la patentePlancherPlafond
Grandes entreprises0,159 % du CA5 000 000 FCFA2,5 milliards FCFA
Moyennes entreprises0,283 % du CA141 500 FCFA4 500 000 FCFA
Petites entreprises0,494 % du CA50 000 FCFA140 000 FCFA

Le montant de la patente comprend également la taxe de développement local, les centimes additionnels et la redevance audiovisuelle.

Exemple concret : patente d’une petite entreprise

Prenons l’exemple d’une quincaillerie à Douala réalisant un chiffre d’affaires annuel de 35 000 000 FCFA.
Catégorie : petite entreprise
Taux : 0,494 %

Calcul :
35 000 000 × 0,494 % = 172 900 FCFA
→ Montant dû = 172 900 FCFA (entre le plancher de 50 000 et le plafond de 140 000, donc ajusté à 140 000 FCFA).

Cette entreprise devra s’acquitter du montant correspondant avant la fin du 2ᵉ mois de l’année fiscale, sous peine de pénalités.

Quand et comment payer sa patente ?

L’article C23 du CGI précise que :

La déclaration et le paiement doivent se faire dans les deux (2) mois suivant le début de l’année fiscale, ou à la fin de la période d’exonération.

Depuis 2023, le paiement peut se faire en ligne via la plateforme de télé-déclaration ou par virement bancaire pour les entreprises relevant des unités de gestion spécialisées.

Quelles sont les sanctions en cas de non-paiement ?

Selon les articles C29 à C31 du CGI :

  • Retard de paiement : pénalité de 10 % par mois de retard, plafonnée à 30 %.
  • Absence totale de paiement : taxation d’office pour l’année entière, avec majoration de 50 à 100 % selon la bonne foi du contribuable.
  • En cas de non-règlement, fermeture immédiate de l’établissement.

En résumé

ThèmeRéférence CGIPoint clé
DéfinitionC8 à C10Toute activité économique est imposable
ExonérationC11 à C121 an pour les entreprises nouvelles
CalculC13Basé sur le chiffre d’affaires
PaiementC23 à C26Dans les 2 premiers mois de l’année
SanctionsC29 à C31Majoration de 10 % par mois de retard

La patente n’est pas un impôt anodin : c’est une obligation légale mais aussi une preuve de transparence et de bonne gestion.
En vous acquittant correctement de votre patente, vous renforcez la crédibilité de votre entreprise et évitez de lourdes sanctions fiscales.

À lire également :

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Comprendre la TVA : notions clés pour les entrepreneurs

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est sans doute l’impôt le plus présent dans la vie des entreprises camerounaises. Prélevée à chaque étape de la chaîne de production et de commercialisation, elle concerne aussi bien les grandes sociétés que les petites entreprises. Pourtant, beaucoup d’entrepreneurs la considèrent encore comme une “boîte noire”. Cet article vous aide à comprendre les notions essentielles de la TVA, afin de mieux la gérer au quotidien et d’éviter les erreurs coûteuses.

Qu’est-ce que la TVA ?

La TVA est un impôt indirect sur la consommation. Elle est payée en dernier ressort par le consommateur, mais collectée et reversée à l’État par les entreprises.

👉 En d’autres termes : l’entreprise agit comme collecteur d’impôt pour le compte de l’État.

Selon le Code Général des Impôts (art. 142 et suivants), la TVA s’applique à :

  • Les ventes de biens et prestations de services réalisées au Cameroun,
  • Les importations de marchandises,
  • Certaines opérations spécifiques prévues par la loi.

Les notions fondamentales de la TVA

Pour bien comprendre la TVA, il faut distinguer trois notions clés :

1. La TVA collectée

C’est la TVA facturée aux clients lors de vos ventes (art. 163 CGI).
👉 Elle constitue une dette que vous devez reverser au Trésor public.

2. La TVA déductible

C’est la TVA que vous payez sur vos achats auprès de vos fournisseurs (art. 164 CGI).
👉 Elle peut être déduite de la TVA collectée si elle respecte les conditions légales.

3. Le crédit de TVA

Si votre TVA déductible est supérieure à la TVA collectée, vous avez un crédit de TVA (art. 166-167 CGI).
👉 Celui-ci peut être reporté ou remboursé dans certains cas (exportateurs notamment).

Pourquoi la TVA est-elle importante pour les entrepreneurs ?Elle constitue une obligation légale incontournable,

  • Elle impacte directement la trésorerie de l’entreprise,
  • Elle influence la compétitivité (surtout pour les importateurs et exportateurs),
  • Elle fait l’objet d’un contrôle fiscal rigoureux par l’administration.

Une bonne compréhension de la TVA permet donc d’optimiser vos finances et d’éviter des sanctions.

Exemple concret : une PME de services

Une société de conseil facture à ses clients 5 000 000 FCFA HT de prestations.

  • TVA collectée (19,25%) = 962 500 FCFA
  • Achats avec TVA déductible = 400 000 FCFA
  • TVA nette à reverser = 962 500 – 400 000 = 562 500 FCFA

👉 Sans ce calcul, l’entreprise risquerait de déclarer un montant erroné et de subir des pénalités.

Conseils pratiques pour mieux gérer la TVA

Mettez en place un suivi mensuel de vos factures d’achats et de ventes,

  • Respectez scrupuleusement les délais de déclaration (15 du mois suivant),
  • Assurez-vous que vos factures comportent toutes les mentions obligatoires,
  • Utilisez un logiciel comptable pour automatiser vos calculs de TVA,
  • Faites-vous accompagner par un expert-comptable si nécessaire.

La TVA est une taxe complexe mais prévisible : bien comprise, elle devient un simple mécanisme de collecte et de reversement. L’essentiel est de connaître ses principes, de respecter les règles et de sécuriser ses déclarations.

Pour approfondir vos connaissances, consultez nos autres articles sur la TVA au Cameroun :

👉 Avec ces notions, vous avez désormais une vision claire de la TVA et de ses enjeux pour votre entreprise.

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Sanctions TVA au Cameroun : les erreurs à éviter

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) constitue l’un des impôts les plus surveillés par l’administration fiscale camerounaise. Mal déclarée, payée en retard ou utilisée de manière abusive, elle expose les entreprises à des sanctions particulièrement lourdes. Comprendre les pénalités prévues par le Code Général des Impôts (CGI) est donc essentiel pour éviter des erreurs coûteuses et préserver la santé financière de votre entreprise.

Quelles sont les principales infractions liées à la TVA ?

Les erreurs les plus fréquentes qui entraînent des sanctions sont :

  • Le retard ou l’absence de déclaration de TVA,
  • Le retard de paiement de la TVA due,
  • L’utilisation abusive ou frauduleuse des crédits de TVA,
  • Le non-respect des obligations de facturation (mentions légales, immatriculation),
  • Le défaut de reversement de TVA collectée dans le commerce électronique.

Les sanctions prévues par le CGI

1. Retard ou absence de déclaration/paiement

Selon l’article 143 CGI, la TVA doit être déclarée et payée au plus tard le 15 du mois suivant.
👉 Tout retard entraîne l’application d’intérêts de retard et de majorations, conformément au Livre des Procédures Fiscales.

2. Crédits de TVA abusifs

L’article 149 ter CGI prévoit des pénalités particulièrement lourdes en cas de crédits de TVA indûment obtenus :

  • 150 % de pénalité + intérêts de retard pour les entreprises à risque faible ayant bénéficié d’un remboursement automatique,
  • 100 % de pénalité + intérêts de retard pour les entreprises à risque moyen ayant bénéficié d’un remboursement après contrôle,
  • 👉 Sans plafonnement et sans possibilité de remise gracieuse.

3. Non-respect des obligations de facturation

Les entreprises doivent délivrer des factures conformes, comportant notamment :

  • leur Numéro d’Identification Unique (NIU),
  • le montant de la TVA collectée,
  • le taux appliqué.
    Le non-respect entraîne des sanctions fiscales et pénales (Livre des Procédures Fiscales).

4. Commerce électronique

Selon l’article 149 quater CGI, les plateformes de e-commerce qui ne respectent pas leurs obligations de collecte et de reversement de la TVA s’exposent à :

  • des sanctions prévues par le Livre des Procédures Fiscales,
  • et à la suspension de leur accès au marché camerounais.

5. Fraude et détournement

Toute fraude sur la TVA (déductions indues, fausses factures, dissimulation de base imposable) entraîne le reversement intégral de la taxe éludée, majorée des pénalités et intérêts de retard.

Exemple concret : retard de déclaration d’une PME

Une entreprise de services devait déclarer et payer sa TVA de janvier (1 200 000 FCFA) au plus tard le 15 février 2025.

  • Déclaration déposée le 5 mars → 20 jours de retard.
  • Application d’intérêts de retard + majoration selon le Livre des Procédures Fiscales.
  • Montant final à payer supérieur à 1 400 000 FCFA.

👉 Ce simple retard a coûté 200 000 FCFA supplémentaires à l’entreprise.

Conseils pratiques pour éviter les sanctions TVA

  • Mettez en place un calendrier fiscal interne pour anticiper les échéances,
  • Assurez-vous que vos factures respectent toutes les mentions légales,
  • Vérifiez régulièrement vos écritures de TVA pour éviter les erreurs,
  • Conservez soigneusement vos justificatifs d’achats pour sécuriser vos déductions,
  • En cas de doute, faites-vous accompagner par un expert-comptable.

La TVA est un impôt sensible : une simple erreur peut entraîner des sanctions lourdes, allant jusqu’à 150 % de pénalités en cas de crédits abusifs. La clé pour éviter ces risques est une gestion rigoureuse, appuyée sur une bonne organisation et un suivi comptable régulier.

Pour approfondir vos connaissances sur la TVA, découvrez nos autres articles complémentaires :

alt="Crédit de TVA au Cameroun"

Crédit de TVA, TVA collectée et TVA déductible : mécanisme expliqué

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) repose sur un mécanisme particulier qui fait intervenir deux notions essentielles : la TVA collectée et la TVA déductible. De leur interaction naît le crédit de TVA, un élément souvent mal compris mais stratégique pour la gestion de la trésorerie d’une entreprise. Découvrez dans cet article comment fonctionne ce mécanisme au Cameroun en 2025, conformément au Code Général des Impôts (CGI).

Qu’est-ce que la TVA collectée et la TVA déductible ?

1. La TVA collectée

Selon l’article 163 du CGI, la TVA collectée correspond à la taxe facturée aux clients lors de la vente de biens ou de services.
👉 Elle représente une dette vis-à-vis de l’État, que l’entreprise devra reverser au Trésor.

2. La TVA déductible

Conformément à l’article 164 du CGI, la TVA déductible est celle payée par l’entreprise à ses fournisseurs sur ses achats de biens et services utilisés pour les besoins de son activité.

⚠️ Cette déduction est soumise à conditions :

  • La dépense doit être liée à l’activité professionnelle,
  • La facture doit comporter les mentions légales,
  • Certains biens ou services exclus par l’article 165 du CGI ne donnent pas droit à déduction (ex. dépenses à caractère personnel).

Le mécanisme du crédit de TVA

Le calcul de la TVA repose sur une opération simple :

👉 TVA nette = TVA collectée – TVA déductible

  • Si la TVA collectée > TVA déductible → l’entreprise reverse la différence au Trésor.
  • Si la TVA collectée < TVA déductible → l’entreprise enregistre un crédit de TVA.

Selon l’article 166 du CGI, ce crédit peut être :

  • reporté sur les périodes fiscales suivantes,
  • ou, dans certains cas (notamment pour les exportateurs), remboursé conformément aux articles 167 à 170 du CGI.

Pourquoi le crédit de TVA est-il important ?

Une bonne gestion du crédit de TVA permet à l’entreprise de :

  • Soulager sa trésorerie en évitant un paiement excédentaire,
  • Optimiser ses déclarations fiscales,
  • Anticiper les remboursements éventuels de l’État,
  • Préserver sa compétitivité, surtout dans les secteurs tournés vers l’export.

Exemple concret : une entreprise exportatrice

Une entreprise agroalimentaire camerounaise exporte 80 % de sa production.

  • Ventes à l’export : 100 000 000 FCFA (TVA à taux zéro),
  • Achats locaux avec TVA : 15 000 000 FCFA,
  • TVA collectée : 0 FCFA (exportation exonérée),
  • TVA déductible : 15 000 000 FCFA,
  • Crédit de TVA = 15 000 000 FCFA.

👉 Conformément aux articles 166 et 167 du CGI, l’entreprise peut demander le remboursement de ce crédit, ce qui améliore directement sa trésorerie.

Conseils pratiques pour une bonne gestion du crédit de TVA

  • Conservez toutes vos factures d’achats pour justifier vos droits à déduction,
  • Vérifiez que vos fournisseurs sont eux-mêmes en règle (factures conformes),
  • Tenez un registre précis de votre TVA collectée et déductible,
  • En cas de crédit récurrent, préparez un dossier solide pour demander le remboursement,
  • Faites-vous accompagner par un expert-comptable pour sécuriser vos déclarations.

Le mécanisme de la TVA au Cameroun repose sur l’équilibre entre TVA collectée et TVA déductible. Bien géré, il peut se transformer en un avantage stratégique grâce au crédit de TVA. Les entreprises exportatrices, en particulier, ont tout intérêt à exploiter ce dispositif prévu par le CGI.

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Une gestion proactive de la TVA est un atout majeur pour la compétitivité et la crédibilité financière de votre entreprise.

alt="TVA à l’importation au Cameroun"

TVA à l’importation au Cameroun : ce que tout importateur doit savoir

L’importation de biens au Cameroun est soumise à un ensemble de droits et taxes, parmi lesquels la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) occupe une place centrale. Pour de nombreux importateurs, la TVA représente une charge importante, mais sa compréhension est indispensable pour éviter les blocages en douane et maîtriser la trésorerie de l’entreprise. Découvrez dans cet article comment fonctionne la TVA à l’importation au Cameroun en 2025, selon le Code Général des Impôts (CGI).

Qu’est-ce que la TVA à l’importation ?

Selon l’article 156 du CGI, la TVA s’applique à toutes les importations de biens au Cameroun, qu’elles soient effectuées par des entreprises ou des particuliers. Elle constitue un impôt indirect perçu lors de l’entrée des marchandises sur le territoire douanier.

👉 En pratique, la TVA est exigée au moment du dédouanement, en plus des droits de douane et autres taxes, et doit être payée avant la mise en libre circulation des marchandises.

Pourquoi la TVA à l’importation est-elle incontournable ?

La TVA à l’importation joue un double rôle :

  • Fiscal : elle assure des recettes importantes pour l’État,
  • Économique : elle garantit une équité entre produits importés et produits locaux, en appliquant la même taxe à la consommation.

Pour l’importateur, une bonne gestion de la TVA permet d’éviter :

  • des retards dans le dédouanement,
  • des surcoûts liés aux pénalités,
  • une mauvaise planification de la trésorerie.

Structure détaillée de la TVA à l’importation

1. La base imposable

Selon l’article 157 du CGI, la TVA est calculée sur :

  • la valeur en douane des marchandises importées,
  • augmentée des droits de douane et taxes perçues lors de l’entrée,
  • ainsi que des frais accessoires (transport, assurance jusqu’au lieu d’arrivée).

2. Le taux applicable

Le taux normal de TVA reste fixé à 19,25 % (19 % + 0,25 % centime additionnel), sauf cas particuliers prévus par la loi.

3. L’exigibilité

Conformément à l’article 158 du CGI, la TVA est exigible au moment du dédouanement. Aucune marchandise ne peut être mise en libre circulation sans le paiement préalable de la TVA due.

4. Les exonérations

L’article 159 du CGI prévoit certains cas d’exonération, notamment :

  • les importations destinées à des projets humanitaires ou diplomatiques,
  • certains matériels industriels ou d’investissement bénéficiant d’avantages fiscaux,
  • les biens expressément désignés par la réglementation.

5. Les sanctions

Les articles 160 à 162 du CGI précisent les sanctions applicables en cas de :

  • non-paiement ou retard de paiement de la TVA,
  • fausse déclaration ou dissimulation de la valeur réelle des biens.

Exemple concret : importation de matériel de construction

Une société de BTP importe du matériel évalué en douane à 50 000 000 FCFA.

  • Droits de douane : 5 000 000 FCFA
  • Assurance + transport : 2 000 000 FCFA
  • Base TVA = 50 000 000 + 5 000 000 + 2 000 000 = 57 000 000 FCFA
  • TVA (19,25%) = 10 972 500 FCFA

👉 La société devra régler cette TVA lors du dédouanement, en plus des droits de douane. Elle pourra cependant, si elle est assujettie à la TVA, déduire ce montant de sa TVA collectée sur ses ventes futures.

Conseils pratiques pour les importateurs

  • Anticipez la TVA dans vos calculs de coût d’importation pour éviter les mauvaises surprises,
  • Vérifiez si vos marchandises peuvent bénéficier d’une exonération ou d’un régime préférentiel,
  • Conservez vos déclarations et quittances douanières pour exercer vos droits à déduction,
  • Collaborez avec un transitaire ou un cabinet fiscal pour sécuriser vos opérations.

La TVA à l’importation au Cameroun est un mécanisme fiscal incontournable qui impacte directement la compétitivité des entreprises. Sa maîtrise permet de mieux gérer les flux de trésorerie et de sécuriser les opérations de dédouanement.

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Une bonne gestion de la TVA à l’importation est la clé d’une entreprise performante dans le commerce international.

alt="Régimes de TVA au Cameroun"

Régimes de TVA au Cameroun : régime simplifié, régime réel, exonérations

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt incontournable pour les entreprises camerounaises. Toutefois, son application varie selon la taille de l’entreprise et la nature de ses activités. Le Code Général des Impôts (CGI) prévoit en effet différents régimes d’imposition adaptés aux réalités économiques des assujettis. Comprendre ces régimes est essentiel pour assurer la conformité fiscale de votre société et éviter toute mauvaise surprise.

Qu’est-ce qu’un régime de TVA ?

Un régime de TVA correspond aux modalités particulières de déclaration et de paiement appliquées aux entreprises en fonction de :

  • leur chiffre d’affaires annuel,
  • leur taille (grande entreprise, PME, micro-entreprise),
  • la nature de leurs activités (exonérées ou non).

Selon l’article 150 du CGI, il existe deux principaux régimes de TVA au Cameroun : le régime réel et le régime simplifié, auxquels s’ajoutent certaines exonérations légales.

Le régime réel de TVA

Définition

Conformément à l’article 151 du CGI, le régime réel concerne :

  • les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse le seuil fixé par la loi,
  • ainsi que celles qui choisissent volontairement ce régime.

Obligations principales

  • Déclaration et paiement mensuels de la TVA (au plus tard le 15 du mois suivant, art. 143 CGI),
  • Tenue d’une comptabilité régulière et détaillée,
  • Conservation des factures justificatives.

👉 Ce régime concerne principalement les grandes entreprises, mais aussi certaines PME structurées.

Le régime simplifié de TVA

Définition

Selon l’article 152 du CGI, le régime simplifié s’applique aux PME/PMI dont le chiffre d’affaires reste en dessous du seuil légal d’assujettissement au régime réel.

Obligations principales

  • Déclaration et paiement de la TVA selon une périodicité allégée (parfois trimestrielle, selon les dispositions fiscales en vigueur),
  • Obligations comptables moins contraignantes que pour le régime réel,
  • Possibilité de basculer vers le régime réel si l’entreprise le souhaite ou franchit le seuil.

👉 Ce régime vise à alléger la charge administrative des petites entreprises tout en assurant leur contribution fiscale.

Les exonérations de TVA

Le Code Général des Impôts (article 153) prévoit des cas d’exonération, notamment :

  • les produits de première nécessité (ex. denrées alimentaires de base),
  • les exportations (TVA à taux zéro),
  • certaines activités spécifiques considérées comme non soumises à TVA.

Ces exonérations visent à soutenir certains secteurs prioritaires de l’économie et à protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

Exemple concret : PME vs grande entreprise

  • Cas 1 : une PME de quincaillerie à Douala réalisant un chiffre d’affaires annuel de 45 millions FCFA → elle relève du régime simplifié, avec des obligations déclaratives allégées.
  • Cas 2 : une grande entreprise de BTP à Yaoundé réalisant un chiffre d’affaires annuel de 500 millions FCFA → elle relève du régime réel, avec déclarations et paiements mensuels obligatoires.

Conseils pratiques pour choisir et gérer votre régime de TVA

  • Identifiez clairement votre chiffre d’affaires annuel pour savoir dans quel régime vous entrez,
  • Vérifiez si vos activités bénéficient d’une exonération légale avant de facturer la TVA,
  • Respectez scrupuleusement la périodicité et les obligations propres à votre régime,
  • Anticipez un possible changement de régime si votre chiffre d’affaires évolue,
  • Appuyez-vous sur un expert-comptable pour sécuriser vos déclarations et éviter les erreurs.

La connaissance des régimes de TVA est un levier essentiel pour piloter efficacement votre fiscalité et sécuriser votre activité. Qu’il s’agisse du régime réel, du régime simplifié ou des exonérations, chaque entreprise doit s’assurer d’appliquer les règles qui correspondent à sa situation.

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Une bonne maîtrise des régimes de TVA vous évite des erreurs coûteuses et contribue à la crédibilité financière de votre entreprise.